• La Belle au Bois Dormant

    Le début du film se fait sur l’ouverture d’un livre de contes, comme c’était le cas pour Blanche-Neige et Cendrillon, et c’est par la suite devenu une tradition des films de Disney. Dans les années 1950, l’animation limitée était en vigueur dans les studios d’animation. Disney a donc tenté de reprendre les techniques utilisées pour la création de Blanche-Neige en les adaptant à l’animation limitée (ce procédé est toujours utilisé, notamment dans l’animation japonaise). L’animation limitée est comme son nom l’indique une technique d’animation où les personnages sont très simplifiés et les décors peu voire non réalistes.

     Les premiers dessins ont été vraisemblablement réalisés par Kay Nielsen1 dans le but d’établir le style graphique du film, aux alentours de 1952. Celui-ci est basé sur les enluminures des Très Riches Heures du Duc de Berry et les travaux d’Eyvind Earle2.Après avoir vu au cours d’une exposition d’art médiéval qui exposait des tapisseries de La Chasse à la Licorne, John Hench3 et Eyvind Earle ont décidé de reprendre ce style pour l’esthétique du long métrage. Ce dernier souhaitait que les scènes de forêts aient un aspect proche du gothique, mais en simplifié, voire stylisé. C’est un style qui implique beaucoup de verticales (ex : les cathédrales gothiques) et de mosaïques comportant des dessins complexes et intriqués. Les teintes devaient être proches et s’accorder parfaitement. Le coté médiéval devait dominer sur tout les plans. Cela a posé problème car comme dit ci-dessus, c’est un style complexe et qui rend la visibilité des personnages médiocre. Les animateurs ont donc réfléchi au problème et ont mis en place un système de couleurs plus clairs autour des personnages, donnant une impression de lumière dans les scènes rapprochées pour améliorer la visibilité.  
    Eyvind Earle a créé un univers avec des couleurs découpées au rasoir comme sur un vitrail médiéval, des verticales et des perspectives planes comme les peintures de l’époque humaniste. L’ensemble est un chef-d’œuvre de minutie dont l’auteur se serait inspiré de Dürer, Brueghel, Van Eyck et Botticelli, mais aussi de l’art perse et japonais. Notamment pour les arbres et les fleurs qui seraient inspirés des estampes japonaises.
    Les détails et la complexité des arrière-plans, qui sont d’ailleurs peints la plupart du temps, ont pris sept à dix jours alors qu’en règle générale il suffit d’un jour pour en réaliser. Ils comportent des styles techniques primitifs comme les arbres qui paraissent carrés et aux éléments lointains une représentation très simplifiée (de simples traits horizontaux). Normalement, le fond s’adapte aux personnages mais dans la Belle au Bois Dormant c’est l’inverse. Le style gothique étant austère il était impossible de le mettre en œuvre pour rendre les personnages vivants, ce qui fut un énorme inconvénient.
        Le film use d’effets spéciaux au début du film, d’abord pour l’apparition des fées dans un nuage de fumée et ensuite pour le tourbillon vert dans lequel Maléfique apparaît et disparaît. Pour les scènes de forêt et celle d’entrée au château, les scènes ont été filmées par deux caméras multiplanes : une verticale pour la forêt et une horizontale pour le château.
    La Belle au Bois Dormant est le premier à expérimenter le procédé de transfert des crayonnées sur celluloïd inventé par Xerox. Il sera réutilisé par la suite pour les 101 Dalmatiens (1961). Le celluloïd est une matière plastique qui a servi a faire les pellicules jusqu’à son interdiction car c’est une matière trop inflammable.

    1: Kay Nielsen : illustrateur danois ayant travaillé comme artiste d’esquisse pour les studios Disney.
    2: Eyvind Earle : animateur, artiste, auteur et illustrateur américain. Il travaille en tant que styliste et illustrateur pour Walt Disney sur la Belle au Bois Dormant.
    3: John Hench : employé de la W. Disney Company pendant plus de 60 ans en tant qu’animateur, directeur artistique et imagineer.

    Les Très Riches Heures du Duc de Berry : 

    La Belle au Bois Dormant

     

    La Chasse à la Licorne : 

     

     

    La Belle au Bois Dormant

     

     

    Quelques exemples des travaux d'Eyvind Earle pour le film : 

    La Belle au Bois Dormant

     

    La Belle au Bois Dormant

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