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Comparaison entre les deux films
On peut constater que malgré les différentes évolutions qu’ont subies les longs-métrages Disney, certains éléments ne changent pas, soit parce qu’ils correspondent à des éléments importants qui se retrouvent dans les contes d’origine, soit parce qu’ils font partie de la recette spécial Disney pour faire un bon dessin animé.
Tout d’abord le schéma d’un film Disney est pratiquement toujours le suivant (qu’il soit issu d’un conte ou non): Le héros se trouve dans un lieu initial, mais il a un rêve, un but qui le pousse à vouloir partir, contre l’avis d’un ou plusieurs mentors. Cependant le héros a un ennemi qui convoite une possession du héros et ses plans ne peuvent être déjoués par le héros seul. Il fait donc appel à ses amis pour arriver à une fin heureuse qui se fond souvent avec un bonheur amoureux.
L’antagoniste n’est pas un personnage qui évolue. Il est méchant car c’est tout ce qu’on lui demande. Sans quoi, il n’y aurait pas de réel conflit manichéen. On peut constater que dans les histoires de princesses comme c’est le cas ici, l’antagoniste est une femme, souvent apparentée à une mauvaise mère (plus pour Raiponce qu’Aurore). Notez qu’il est toujours accompagné de sous-fifres souvent aussi laids qu’idiots.
Comme dit ci-dessus, la princesse veut sortir de sa condition initiale, mais elle ne peut pas le faire seule. Il faut à chaque fois que le personnage masculin intervienne et bouscule son monde pour que la princesse puisse « s’échapper ».
Le protagoniste masculin sert à la fois d’élément déclencheur et d’élément de résolution. Il possède toujours un élan de courage pour sauver sa belle et c’est par un acte héroïque qu’il obtient sa bien-aimée. Par exemple le combat contre Maléfice changée en dragon par lequel Philippe obtient le réveil d’Aurore. On notera que dans Raiponce, elle intervient aussi courageusement pour sauver Eugène. De même, Disney aime à illustrer que « l’amour est plus fort que la mort », procurant aux princesses le don de ramener à la vie leur amant (ex : Raiponce mais aussi Belle dans La Belle et la Bête).
La naissance de la princesse en début de conte est toujours perçue comme un miracle et engendre de grandes festivités. D’ailleurs, le film commence par les festivités du baptême et se termine par celles de mariage dans les deux cas que nous avons choisis.
Dans ces histoires, les princesses naissent au château, mais sont élevées loin de tout, ce qui la rend inconsciente de sa condition royale. Cela ne les empêche pas d’avoir tous les attributs de la princesse. Elles sont bien sûr jolies, mais aussi toujours très polie, douées en tout que ça soit la cuisine ou la danse en passant par le chant et le ménage. Bref, ce sont de petites fées du logis.
De même elles sont naïves et douces (enfin si l’on ferme les yeux sur la poêle à frire de Raiponce), gentilles et elles ont toutes une capacité des plus courantes : savoir communiquer avec les animaux. En effet, les princesses entretiennent des relations particulières avec la nature et les animaux. Elles sont heureuses en forêt et celle-ci est le théâtre d’un des éléments clé de Disney : les chansons de princesses rêveuses d’une nouvelle vie.
Les princes en revanche, ont plutôt l’air d’avoir du mal avec leurs montures. Leurs mésaventures ont toujours été un thème comique incontournable et qui reste toujours bon enfant. Au final, le héros et son destrier sont de bons amis et de solides alliés contre le mal qui menace la princesse.
S’il y a un grand nombre de similitudes et de clins d’œil entre les différents films de Disney, il y a aussi une évolution non négligeable au niveau des protagonistes.
Le premier est le passage d’une princesse complètement passive comme l’était Aurore à une princesse active et décidée comme Raiponce. La princesse n’est plus seulement l’objet d’une quête, désormais elle y participe et se bat avec ses propres armes (encore la poêle à frire) et elle est aussi courageuse –voire plus– que son chevalier servant. Son caractère est plus travaillé, de même que sa personnalité. Les studios Disney se sont targués au fil du temps de créer des personnages toujours plus réalistes.
C’est dans cette même optique qu’ils ont fait évoluer le personnage principal masculin. Peut-être cela vous a-t-il échappé mais le prince de Blanche-Neige et celui de Cendrillon ne porte pas de noms et ne parlent même pas. C’est pourquoi Philippe a été accueilli comme un personnage à part entière. Il a un nom et il parle, il chante même ! Plus sérieusement, il est le premier à véritablement affronter le mal en face pour celle qu’il aime. De ce prince modèle, parfait en tout point, on passe à un brigand en fuite qui use de mille fourberies à la Jack Sparrow pour se sortir de toutes les situations périlleuses dans lesquelles il se fourre. Comme dit Mère Gothel « un voleur en fuite, comme je suis fière de toi ! ». Cet amant là n’est ni prince ni parfait, c’est plutôt tout le contraire. Cependant cet antihéros n’en est que plus attachant. D’autant qu’il ne déroge pas à la règle : l’amoureux d’une princesse est beau et courageux.
Toutes les petites filles l’auront noté, Raiponce n’est pas une princesse très soignée. Sacrilège ! Sa robe est trop petite pour elle, comme si elle la portait depuis toujours et elle court partout pieds nus… Rien à voir avec les précédentes qui devaient supporter leurs robes toute simples comme un affront ou un déguisement. Raiponce se moque bien d’être la plus belle, ce qui ne l’empêche pas d’être ravissante. Il n’y a donc pas de superbe robe à paillettes pour cette princesse qui est plus nature.